lundi 1 avril 2013

Les forces en présence



La Reine forcée à se retirer (provisoirement) du jeu, analysons les forces en présence dans le jeu du Go de l’élection MEDEF. Rassurons néanmoins les lecteurs de ce Blog, personne ne croit sérieusement que la Reine est hors-jeu. Elle s’est (temporairement) effacée, mais son retour (probable) n’en sera que plus triomphant !

Alors, qui, quoi, quand ?

A tout seigneur, tout honneur : Frédy St Geours, Patron de l’UIMM, salarié de PSA, énarque, ancien de cabinets sous des gouvernements de Gauche. Bref, que des qualités pour présider le MEDEF. Il ne manquerait plus qu’il soit fonctionnaire détaché pour parfaire le tableau. Autre intérêt : une vision essentiellement sociale des questions (la marque de fabrique de l’UIMM). Pour ceux qui voulait un MEDEF centré sur les questions économiques, c’est loupé. A titre personnel, j’envisage de transformer mon bureau en panic room, parce qu’avec lui on risque de voir souvent la CGT Aulnay envahir les locaux.

Paaaaatrick Bernasconi. Chef d’entreprise, patron de la FNTP, négociateur social de l’accord dit « historique », fan des dépenses publiques (faut dire, son entreprise en vit), urbain et sympathique (si, si). Là, c’est mieux, mais encore une vision très sociale, peu économique et largement dépendant des dépenses publiques (donc soumis potentiellement aux pressions de l’Etat).Surtout son positionnement vis-à-vis de la Reine n’est pas très clair. Et si c’était lui le Medvedev qu’attendait la Reine ? (il lui en faudra un). On se souvient qu’il avait d’abord déclaré qu’il ne se présenterait pas si Lolo rempilait (courage, fuyons). Au dernier moment, alors que les chances de la Reine diminuaient fortement, Bernarlermit s’était subitement prononcé contre la réforme des statuts. Juste à temps pour ne pas ruiner totalement ses chances en cas de vote contre. 
Pas sûr que la Reine le lui pardonne.

Geoffroy Roux de Bezieux (dit Jojo). Serial entrepreneur, beau gosse (moi, j’aime bien), vaguement dilettante, adorant les média (et adorant surtout se montrer). Le genre « j’achète, je vends », fan de schumpeter (et de la destruction créatrice). Bref, archétype de l’entrepreneur « nouvelle économie » : l’entreprise vue comme un moyen de s’enrichir vite, plus que comme une création de richesse collective. A d’ailleurs revendu ses boites plutôt que de les développer (cf phone House). C’est pas ça qui va redorer le blason des entrepreneurs.

Pierre Gattaz (dit Pierrot). Mono entrepreneur, sympathique (si, si), a développé sa boite dans la durée et plutôt bien (a créé des emplois en France, presqu’un exploit par les temps qui courent). Passe pour un patron radin, mais proche de ses salariés. Très économique, ne comprenant rien aux négociations sociales (et disant que ça ne l’intéresse pas). Bref, l’exact opposé de Frédy. On le dit proche de la droite la moins décomplexée, en tous les cas, libéral dans l’âme (ce qui n’est pas forcément un mal pour le MEDEF). Difficile à suivre quand il parle (trop vite, trop confus). Fils de son père (yvon Gattaz), donc ça ressemble un peu à une dynastie.

Je passe sur les autres « petits » candidats – je les prie de m’en excuser, je sais que ça ne se fait pas, mais je suis un peu pressée ce soir.

Voilà donc pour les candidats déclarés (Jojo et Pierrot) et putatifs (Frédy et Paaaatrick). Bon, et la Reine ? Eh ben, elle a décidé de peser sur l’élection. Comment ? Mais simplement en prenant partie, voir en négociant sa future place (on la connaît), histoire d’attendre un poste politique digne de ce nom. A suivre je vous dis, à suivre…


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