lundi 25 mars 2013

Miroir, miroir, pourquoi es-tu aussi cruel ?

Vraiment, je n'arrive plus à suivre, l'actualité s'emballe. Alors un second petit post préparé tranquillement :

Nul doute que l’article des Echos paru aujourd’hui est un morceau de choix dans la longue liste des sorties ubuesques de la Reine. Et c’est vrai que l’on rit franchement à la lecture des arguments de plus en plus fantaisistes et contradictoires qui émaillent ses discours. L’échéance approchant et les désistements se multipliant, les communicants n’ont plus le temps de faire dans la dentelle et tout est jeté en pâture sans d’autre priorité que l’urgence de sauver sa peau.

Il reste que cet article, comme d’autres, est intéressant à double titre.

D’abord, même si on commence à en avoir l’habitude, le rôle des journalistes est toujours intéressant à observer. C’est toujours fascinant de constater le jeu du OFF et des rapports entre les acteurs. C’est un poncif mais la presse économique n’échappe pas à la règle de l’édition en général : on ne décrypte jamais les propos de la personne interviewée. D’abord parce que les dits interviewés feront toujours jouer la concurrence pour obtenir une tribune sans risque. Mais surtout parce qu’il sera toujours temps de faire un autre article de décryptage dans une prochaine édition. Pourquoi livrer le scoop et l’analyse dans la même édition alors que le mode feuilleton garantit un tirage régulier ?

L’autre enseignement de cet article, c’est de voir à quel point la stratégie de communication de La Reine est révélatrice de sa personnalité. A tous ceux qui voudraient comprendre les multiples facettes de LP, je leur conseillerais de lire l’excellente biographie de Fanny Guinochet, qui explique bien des ressorts que certains ne découvrent qu’aujourd’hui.

Dans cet article et dans les déclarations des derniers jours, LP, par ses attaques, nous livre un fascinant auto-portrait. C’est drôle de voir à quel point La Reine s’évertue à accuser les autres candidats de ses propres turpitudes. Comme si consciemment et inconsciemment, elle cherchait à s’immuniser sur un mode du « c’est celui qui dit qui est ».
Quitte à accumuler des contradictions flagrantes :

-« Je suis profondément démocrate. La réforme des statuts est nécessaire pour la démocratie ». Bon là je ne m’attarde pas, tout est déjà dit dans mes précédents articles, en particulier sur Napoléon le petit : http://laurepinponmedef.blogspot.com/2013/02/nom-de-code-rubicon.html

-« Je ne me prononcerai sur ma candidature qu’après le vote de l’AG ». Allo ? Allo ? Non mais allo quoi ? L'article du Monde (d'il y a 3 semaines) dans lequel elle se porte candidate est donc un faux ? http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/03/01/laurence-parisot-j-ai-l-audace-d-esperer-pouvoir-etre-candidate_1841159_823448.html

-Parisot « critique certains comportements qui ne laisse rien présager de très bon pour l’avenir du Patronat » et estime ne pas voir «  assez d’indépendance politique chez certains ». Là c’est encore plus dur de garder son sérieux. Par où commencer ? Par les courbettes non récompensées qui ont jalonnées le mandat de Sarkozy, lequel ne respectant rien d’autre que l’adversité, gratifiait la CGPME de ses interventions. Par la défense de Jean Sarkozy lors de l’affaire EPAD. Ou par la stratégie de radicalisation en début de mandat Hollande lors de l’affaire des pigeons lorsque la même CGPME et quelques fédérations préféraient le dialogue constructif avec le gouvernement ?

Quel meilleur moyen pour éviter les comparaisons avec la COCOE de l’UMP que d’accuser ses adversaires d’être instrumentalisés par JF Copé ?  Amusant lorsqu’on pense aux nombreux collaborateurs du MEDEF recrutés ces dernières années dans le giron UMP. Au point que cela en devient génant.

-« Je regrette de voir se multiplier les comptes twitter anonymes » J’imagine qu’elle veut parler de Victoriadiaz100 (voir mon blog). « J’appelle tous les candidats à les dénoncer…aucun ne les a condamné, pas même cette vidéo odieuse à tous égard qui me représente sous le visage d’Hitler » Rappelons qu'au départ son « entourage » laissait croire que cela la faisait rire, pensant qu’il était de bon ton d’en plaisanter en espérant ne pas entretenir le buzz. Loupé ! Aujourd’hui on passe à la phase victimisation, et on reparle de la misogynie, argument d’autorité usé jusqu’à la corde (mais jamais tout à fait faux dans le patronat).

Le plus drôle c’est que finalement sa réaction donne encore plus de corps aux parodies et en particulier celle de la Chute. Car ce qui a fait rire le microcosme germanopratin qui gravite autour du monde patronal, et en particulier dans les couloirs du MEDEF, c’est l’incroyable vraisemblance de la scène. Quiconque a jamais participé à une réunion avec Laurence Parisot sait à quelle  point la parodie est une représentation à peine exagérée de l’ambiance aux 7eme étage. Moins par la référence aux colères légendaires de la Reine que par les regards gênés et les expressions crispées de l’entourage proche, terrifié à l’idée d’apporter une mauvaise nouvelle à la Présidente.

Bon, cela dit, je préfère toujours le dernier petit film sur le MEDEF de la mort...

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