samedi 26 janvier 2013

Comment Laurence va se maintenir au pouvoir...

Quand on relit la déclaration de Frédéric St Geours, on ne peut être que troublée. Si on comprend bien : l'UIMM laisse faire la modif des statuts, mais ne veut pas que cette modif s'applique à la présidente en cours.

Et cette position "ferme" (dans la logique UIMM) a été validée en Bureau.
OK, mais on est loin de la position de Gattaz (pourtant membre du Bureau de l'UIMM) qui avait clairement dit "on ne change pas les statuts à 5 mois d'une élection". Ben si, finalement.

Alors, quel est le plan ?
Voici l'hypothèse version parano : l'UIMM ne veut pas d'une élection qui pourrait perturber le prochain round social de Juillet à cause d'une nouvelle direction au MEDEF. Elle n'a pas peur de perdre la mainmise sur les négos sociales (elle reste incontournable), mais se dit qu'il vaut mieux garder ce que l'on a, au moins, on en connait les avantages et les inconvénients. Donc, la question devient : comment flinguer l'élection en douceur ?

Acte I : on laisse entendre à Laurence que c'est ok de modifier les statuts pour se maintenir. Elle le fait donc avec la finesse habituelle de l'élephant, cornaquée par Anne Méaux : on fait des fuites dans la presse laissant entendre que tout le monde est ok, on prépare un peu le terrain, puis, hop en envoie le truc au Conseil Executif, à 2h du matin, un samedi pour le lundi. Problème : ne voila-t-il pas qu'un des membres du CE se réveille et ne veut pas laisser faire. Pire, il le dit à l'usine nouvelle et annonce se présenter dans la foulée. Pour rajouter à l'angoisse, c'est un membre de l'UIMM et en plus le président du GFI.

Acte II : l'UIMM est obligée de monter au créneau. Ses mandants sont très clairs. Problème : comment le faire sans ruiner le processus en cours ? Facile : on dit, ok pour les statuts mais ça ne s'applique pas à la présidente en cours. On en profite pour laisser entendre que l'UIMM ne soutient pas le candidat déclaré (le président du GFI) histoire de le flinguer un peu et que St geours pourrait aussi y aller, histoire de rajouter à la confusion et de décourager d'éventuels nouveaux candidats. Bref, on fait croire qu'il y aura une élection et que Laurence est hors course. Et ça passe. La presse, un peu aidée par les communicants du MEDEF et de l'UIMM, se laisse prendre.

Acte III : Le comité statutaire se réunit. Il valide la proposition des statuts. Cela doit avoir été fait cette semaine. De toutes les façons, il ne donne qu'un avis (article 22). Et on voit mal ce qu'il pourrait dire contre la modif proposée. Si vraiment, on veut lui donner l'air indépendant, on fait en sorte qu'il refuse une modif (la limite d'âge de 65 ans) et qu'il accepte l'autre (le 2e mandat de 5 ans). Comme ça, on montre qu'on n'est pas aux ordres.

Acte IV : Le conseil executif se réunit pour examiner la modif des statuts (mi février). Evidemment, l'UIMM prend la tête de la contestation et dit à nouveau : "Laurence, cela ne peut pas s'appliquer à toi, mais ok pour les modifs". Lolo ne dit rien ou "oui, bien sûr, je n'en sais rien, je réfléchis". Et hop, le CE vote oui à la modif des statuts. Le thème étant toujours le même : unité patronale, ne pas se montrer diviser, avec ça on règle tout, surtout entre nous parce que dehors, ce sont les méchants rouges avec le couteau entre les dents, patati patata.

Acte V : dans la foulée en convoque une AGE (début mars). La convocation doit être envoyée 15j à l'avance (article 28). Donc, en s'y préparant bien, cela peut être fait avant mi mars. Ce qui sera soumis au vote sera la modif des statuts. Il se peut même que le CE se laisse tenter par un vote par correspondance (arti 8 du RI). Donc, du pur factuel, sous couvert de logique et de cohérence entre les 2 mandats. On

Acte VI : On dit qu'on va effectuer une élection. Mais au CE de Mars, l'un des afficionados de Laurence explique que comme la modif des statuts a été acceptée dans la joie et la bonne humeur (si le CE a voté oui, l'AGE suivra comme un seul homme), c'est dommage de se priver de la si merveilleuse Laurence, d'autant que plus rien n'oblige (statutairement) à une élection. Tout le monde pourra dire : mais tu t'y es engagé, etc, on connaît Lolo, elle s'assiera dessus (et on connaît les moutons déguisés en loups). D'autant que juridiquement, plus rien ne l'y contraindra. Alors, un engagement moral qu'elle n'a même pas signé...

Voilà, le putsch est fait, nickel. La presse sera morte de rire (au mieux - elle aura peut-être été remise au pas entre temps), les adhérents se sentiront floués (mais ils s'en remettront), l'image du patronat en sera affectée (mais au point où on en est, et de toutes les façons, le pouvoir socialiste recréera l'unité contre lui).


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